- suage
-
• 1773; « action de suer » 1611; de suer♦ Mar. Humidité qui sort des bois d'un vaisseau neuf.♢ (1836) Techn. Eau qui suinte (du bois chauffé, etc.).I.⇒SUAGE1, subst. masc.TECHNOLOGIEA. — 1. Ourlet au bord d'un plat, d'une assiette d'étain. (Dict. XIXe et XXe s.).2. Partie carrée du pied d'un chandelier, d'un flambeau (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Enclume de chaudronnier (Dict. XIXe et XXe s.). Outil de serrurier qui sert à forger les pièces en demi-rond (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc. et Orth.:[
]. Homon. et homogr. suage2 et 3. Étymol. et Hist. 1. a) 1332 orfèvr. souage « moulure, sorte de renflement en forme de tore ou de doucine, dont on décorait les pieds des coupes, les bords des bassins et des vases » (Compt. de Robert de Serres, Arch. JJ 5, f° 5 ds GDF., s.v. souage); 1622 [éd.] suage (E. BINET, Merv. de Nat., p. 200, ibid.); b) 1680 « petit renfort qui entoure un plat ou une assiette d'étain » (RICH.); c) 1680 « partie carrée du pied du chandelier » (ibid.); 2. 1676 « outil de serrurier pour forger les pièces en demi-rond ou triangulaires » (FÉLIBIEN). Dér. de l'a. fr. soue « corde » 1322 (Arch. JJ 61, f° 202 v° ds GDF., s.v. seuwe), du lat. vulg.
att. sous la forme soga, au sens de « corde » ou « courroie, lanière », VIIe s. (Lex Longobardorum lib. 1, tit. 25,33 ds DU CANGE), tout comme soca dans l'expr. soca tortiles, VIe s. (Charte écrite sous Justinien ds BRISSON, lib. 6, formul. pag. 647, ibid., s.v. soca1). Cf. également sogas octo 625 (ds Bibl. Éc. Chartes, 1890, p. 49); v. FEW t. 12, p. 12b et Romania t. 25, pp. 92-94.
II.⇒SUAGE2, subst. masc.A. — Eau qui suinte d'une bûche de bois exposée à la chaleur. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — MAR. Humidité qui suinte des bois d'un bâtiment qui vient d'être construit (Dict. XIXe et XXe s.). S'il fait chaud et que tout soit fermé: on dit, il y a du suage, c'est le suage du bois (WILL. 1831).Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. suage1 et 3. Étymol. et Hist. Ca 1480 suaige « sueur » (Mistere de St Quentin, éd. H. Chatelain, 16911); 1611 suage « action de suer » (COTGR.); 1. 1773 mar. « humidité qui sort du bois d'un vaisseau neuf » le suage du bois (BOURDET DE VILLEHUET, Manuel des Marins, Lorient, t. 2, p. 226); 2. 1835 « humidité d'une bûche sortant par les deux bouts à la chaleur du feu » (RAYMOND). Dér. de suer; suff. -age.
III.⇒SUAGE3, subst. masc.MAR., vxA. — Suif dont on enduit régulièrement un bâtiment, un bateau en bois; son coût. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Action d'enduire un bateau de suif (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. suage1 et 2. Étymol. et Hist. 1370 souage « action d'enduire de suif » (Reglem. pour le mest. des tann. de la ville de Troyes, Ord., V, 315 ds GDF., s.v. fouage 1: [le] fouage [lire souage] des cuirs tannez), attest. isolée; 1. 1584 mar. suaige « ce que coûte le graissage d'un navire » (Édit du roi concernant les ordon. et règlemens de la juridiction de l'Admirauté, mars ds J. M. PARDESSUS, Collect. de lois maritimes antérieures au 18e s., Paris, 1837, t. 4, p. 311); 1636 suage (CLEIRAC, Exp. ds Fr. mod. t. 26, p. 57); 2. 1835 « action d'enduire un vaisseau de suif » (RAYMOND). Dér. de l'a. fr. sieu, siu, v. suif; suff. -age; cf. l'a. fr. siever « enduire de suif » 1393 (Comptes de l'Hôtel-Dieu d'Orléans, exp. comm. dom. ds GDF. Compl.), v. suiffer.
1. suage [sɥaʒ; syaʒ] n. m.ÉTYM. 1679; souage, 1332; de l'anc. franç. soue « corde », bas lat. soca.❖♦ Technique.1 Petit ourlet sur le bord d'un plat, d'une assiette d'étain.2 Partie carrée du pied d'un flambeau.3 (1676). Enclume de chaudronnier. — Outil de serrurier (pour forger en rond).————————2. suage [sɥaʒ; syaʒ] n. m.❖1 Techn. Eau qui suinte (du bois chauffé, etc.).2 Mar., vx. Humidité qui sort des bois d'un vaisseau neuf.————————3. suage [sɥaʒ; syaʒ] n. m.ÉTYM. 1685; souage, 1370; de sieu, forme anc. de suif; cf. anc. franc. siever « enduire de suif ».❖♦ Vieux. Technique.1 Suif nécessaire au graissage d'un vaisseau, son coût.2 (1842). Action d'enduire de suif.
Encyclopédie Universelle. 2012.